La chambre 10

Sibel ne pu s'empêcher de fixer la chaine qu'Attis tenait dans ses mains. Elle déposa le plateau sur la table a coté de la porte, puis s'approcha d'Attis pour l'observer de plus près.

- Je dois admettre que c'est terriblement attirant comme objet. Et je n'ai guère les moyens de pouvoir m'offrir un tel objet, je pense bien accepter votre cadeau. Bien entendu avec quelque chose d'aussi magnifique, vous pouvez être certain que je prendrai bien soin de vous aussi longtemps que vous serez dans cette auberge.

Sibel souria, attendant la réponse d'attis pour prendre l'objet dans ses mains.

Invité

Je n’en osais pas tant de sa part, songeais-je ravi tout en la regardant déposer le plateau sur la petite table de bois défraîchi, dormant près de la porte… * Dire que ce bijou de verroterie de peu de valeur a bien failli prendre le chemin des latrines, il y a quelque temps! Je n’aurais jamais pu imaginer que l’on pourrait me donner un jour, des faveurs particulières en échange d’un si vulgaire camé. Cela aurait été beaucoup demander à la vie… *

Savourant à l’avance un plaisir bien mérité, je la regarde s’avancer dans un élan d’envie, que je devine partagé. * Me tromperais-je, ou la mignonne me fera don d’une page de sa vie de servante désabusée? *

M’appuyant plus confortablement sur les oreillers négligemment posés près de moi, je lui tends toujours le pendentif comme un appât désirable.

« Venez Sibel près de moi, chercher cette magnifique pierre précieuse. Je me disais ma foi, qu’elle siérait admirablement autour de votre cou gracieux. Rendant ainsi à votre beauté, tout son éclat perdu, par tant d’années perdues à vous trémousser dans un travail si dégradant. »

Je lui rendis un sourire opportun, en gage d’une promesse si magnanime.

Sibel rougit en entendant les paroles d'Attis, qui se fesaient un peu trop généreux envers elle.

- N'en dites pas tant, après tout je suis loin d'être la plus belle ici même. Et je ne fais que mon travail, je me dois d'être toujours disponible pour aider les clients.

Invité

Le jeune homme remarqua lorsque le visage de la servante changea de couleur. * … voilà la belle Sibel qui tombe dans mon piège… pour un vulgaire camé de pacotille!…. Il est vrai cependant qu’il brille d’un éclat particulier… *

Toujours frappant délicatement les couvertures en un geste d’invitation vers la servante, Attis tente de prendre un air qu’il aurait voulu digne et fière. Et pourtant il ne réussit qu’à zézayer comme à son habitude dans une telle situation:

« Mais zoyons clair Mademoizeille la grozeille Zi belle… Je veux dire… Oh! Pardon! »

En effet, lorsqu’il se sentait pris au dépourvu, il se mettait à batifoler comme un enfant pris en défaut, lançant alors un tas de niaiseries, souvent incompréhensibles. Réalisant alors qu’il ne pourrait pas atteindre son but aussi facilement, il décida de couper court la conversation.

« Zut alors!… Vous venez le quérir ce satané bijoux ou quoi! »

Sibel avait écouté Attis, tentant de comprendre tout ce qu'il avait dit, chose qu'elle ne pu réaliser. Mais elle comprit au moins qu'elle pouvait prendre le bijou, chose qu'elle fit sans hésiter. Et tant donné qu'elle était encore de service, elle le mit simplement dans sa poche, elle le porterais que lorsqu'elle ne travaille pas.

- Merci, je le porterai aussitot ma journée de travail terminée! Maintenant si vous voulez bien m'excuser je vais aller m'affairer, je serai de retour plus tard.

Sans même attendre une réponse de sa part, Sibel se retourna et pris la direction de la porte, en ramassant le plateau au passage. Elle s'arrêta toutefois une fois a l'extérieur de sa chambre, pour être en mesure d'entendre si Attis tentait de lui parler, sans lui laisser voir qu'elle était la.

Invité

Je regardai la jeune servante s’en aller en prenant soin de prendre le plateau. Aussitôt la porte fermé, il se dépêcha de se lever en faisant toutefois très attention à ne pas faire le moindre bruit.

Arpentant lentement la chambre, je me mis à réfléchir à ce que je pourrais désormais faire de mes journées de repos. L’auberge grouillait encore de monde à cette heure…* pourquoi ne pas descendre dans la salle commune, histoire de changer un peu, me dis-je en m’affairant à m’habiller convenablement… De toute façon, il n’y avait aucun plaisir à tirer de cette petite femme de rien! Seulement bonne à faire le ménage, d’une chambre à l’autre, en quête sans doute, d’aventures ou de petits larcins à accomplir.*

L’air de rien, je mis mes habits fraîchement lavés et m’apprêté à descendre doucement à l’étage inférieur.

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