Le jeune barde ayant quitté depuis bien des lunes, son coin perdu dans les monts oubliés aux confins de l’empire de Neclord, arriva finalement en vue du relais…
Moi qui avais l’habitude des grands chemins, je me sentais tout de même fourbu et mal en point, après ces longues journées de marche. La poussière des sentes de sable et des sentiers rocailleux collait à ma peau en sueur. Je songeai alors que cela devait certainement me donner une piètre allure aux yeux des rares passants qui se détournaient sur mon passage. Une seule idée me trottait en tête, vagabonde et obsessive tout comme moi… * Il faut que je me trouve rapidement une piaule afin de me décrotter. Puis ainsi présentable, je vais pouvoir prendre un bon repas accompagné d’une extraordinaire chope de bière bien fraîche. *
Le barde errant se plaisait tout en marchant, à imaginer la mousse roussie et parfumée comme il l’aimait, couler du coin de ses lèvres, en une bavure délicieuse sur sa joue. Et du revers de sa manche, s’essuyer afin de bien paraître aux yeux souvent curieux des autres convives.
Il s’arrêta devant le relais, prit le temps de bien examiner son environnement. Puis il se décida finalement à entrer.